Cinq ans après, quel bilan peut-on tirer de la crise Covid?
Les deux derniers entretiens d'Antithèse dressent un bilan de la crise Covid, cinq ans après ses débuts. Ils abordent les nombreux enjeux entourant cet événement majeur dans notre histoire récente.
Mais avant d’en venir à ces entretiens, laissez-moi vous faire une annonce importante : Antithèse va évoluer d’ici la fin de l’année. Nous entrons dans une nouvelle phase.
Depuis quatre ans, l’équipe d’Antithèse mène un travail bénévole pour vous proposer des entretiens dans lesquels la parole est libre, exigeante et indépendante.
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Maintenant, place à l’analyse…
Cinq ans après le début de la crise du Covid19, il était temps de dresser un vrai bilan. Cette période un peu folle, presque irréelle, semble aujourd’hui flotter hors du temps. Comme une parenthèse étrange, marquante pour beaucoup… mais que beaucoup préfèrent oublier. Peut-être pour ne pas avoir à regarder en face les erreurs majeures qui ont été commises ?
Le 21 mai dernier, je suis revenu sur les différentes facettes du Covid avec un invité de choix : Pierre Gallaz, fondateur de Resilients.TV et Resilients.news. Quel a été, selon lui, le mythe le plus toxique autour du Covid-19 ? Sans hésiter : l’idée qu’il n’existait qu’un seul récit valable. Celui des autorités et des grands médias.
Ce récit officiel racontait l’histoire d’un virus totalement naturel – “comme son génome le prouve”, disait Le Monde – responsable d’une pandémie sans précédent, “la pire depuis un siècle”, selon la RTS. On nous parlait de l’efficacité prouvée des masques, de la nécessité absolue de confiner – “les confinements, ça marche très bien”, assurait le professeur Didier Pittet – et de l’importance des restrictions de libertés individuelles pour “protéger la santé publique”.
Nous avons réalisé une conférence en ligne avec l’essayiste Maxime Chaix, auteur d’un ouvrage sur la “guerre de l’ombre en Ukraine”. Vous pouvez visionner le replay jusqu’au 30 juin en cliquant ici.
Dans cette version-là, les traitements peu coûteux étaient non seulement inefficaces, mais carrément dangereux : “au moins 17'000 morts”, selon Mediapart. Ceux qui les défendaient étaient relégués au rang de “druides” farfelus. Les seuls médicaments acceptables ? Ceux qui coûtaient cher… et coïncidaient, par hasard, avec les intérêts économiques de leurs fabricants.
Mais surtout, les vaccins étaient présentés comme la clé de tout : très efficaces, parmi “les plus sûrs jamais développés”, disait le ministre suisse Alain Berset. Ils devaient être administrés à tout le monde, y compris aux enfants. “On ne s’en sortira pas sans vacciner les enfants”, affirmait l’épidémiologiste Antoine Flahault.
Quant à ceux qui refusaient le vaccin ? Des “irresponsables”, parfois même considérés comme des citoyens de seconde zone. Emmanuel Macron l’avait dit clairement : “on va les emmerder”. Et on les a effectivement… emmerdés. Violemment. Dans ce contexte, toute remise en question de ce récit officiel était aussitôt qualifiée de “complotiste”. Les sceptiques ? Des gens “anti-science”, “racistes”, “misogynes”, selon Justin Trudeau (extrait ci-dessous).
L’autre récit
Or pour Pierre Gallaz, cette prétendue vérité unique reposait en réalité sur une construction idéologique. Un second récit existait. Plus discret, certes, mais tout aussi solide, souvent mieux sourcé et porté par des scientifiques et des médecins de haut niveau.
Ce récit alternatif évoquait un virus probablement issu de recherches en laboratoire. Il soulignait que, pour la majorité de la population, ce virus n’était pas plus dangereux qu’une grippe saisonnière, et que l’année 2020 n’avait pas été plus mortelle que les années précédentes.
Il disait aussi que les confinements, la fermeture des écoles et toutes les mesures restrictives étaient non seulement liberticides, mais aussi scientifiquement infondées et délétères pour nos sociétés. Les masques ? Inutiles, voire contre-productifs pour la population générale.
Quant aux traitements bon marché, ils étaient tout aussi efficaces – et souvent plus sûrs – que ceux vendus à prix d’or. Les vaccins, eux, expérimentaux, se sont révélés bien moins efficaces que promis. Ils n’empêchaient pas la transmission. Et donc, inciter, culpabiliser ou forcer des personnes en bonne santé – surtout des enfants – à se faire vacciner n’avait aucun fondement sanitaire réel.
Deux récits donc. Deux visions du monde. L’un dominant, omniprésent, soutenu par le politique et les médias. L’autre marginalisé, censuré, et parfois même sévèrement réprimé. Pierre Gallaz rappelle que des médecins et scientifiques ont perdu leur emploi – voire le droit d’exercer – simplement pour avoir refusé de suivre un récit auquel ils ne croyaient pas.
Dans sa démarche, Pierre Gallaz a tenu à éviter les jugements ad hominem et à se concentrer sur les faits, les données, et leurs conséquences concrètes. Il a ainsi rédigé un billet écrit sur son propre Substack, dont nous avons repris une bonne partie de l’introduction ici-même. Il sert de complément à l’interview, et donne aux spectateurs l’accès aux sources mentionnées, souvent techniques ou méconnues du grand public.
L’autre entretien dont je souhaitais vous parler est celui avec le Belge Frédéric Baldan, diffusé le 30 mai. Baldan est une personnalité curieuse, qui s’est donné pour mission d’« emmerder », pour reprendre le vocable de Macron, les institutions européennes, en particulier Ursula von der Leyen. Je n’ai pas vraiment résolu pour qui il “roule”, si je puis m’exprimer ainsi, mais cela n’enlève rien au fond de son discours.
Il a porté plainte contre elle pour usurpation d’identité, destruction de documents publics, prise illégale d’intérêts et corruption. Je ne reviendrai pas en détail sur ces procès, qu’il décrit dans notre entretien. Mais à travers ces procédures, il affirme avoir démontré que les instances juridiques européennes ne sont pas neutres et répondent à des agendas politiques, celui de la Commission et de sa présidente, en l'occurrence.
Frédéric Baldan explique également comment la firme de relations publiques Hill & Knowlton, spécialisée dans la propagande de guerre — elle a notamment mis en scène l’affaire bien connue des couveuses à Koweït City, permettant de justifier le déclenchement de la première guerre du Golfe — ; comment Hill & Knowlton, donc, a œuvré pour Pfizer au moment du Covid. La société de RP a notamment inventé le slogan « Science Will Win », la « science va gagner », devenu un cri de ralliement officiel dans la lutte contre le COVID-19.
Le but : dévier la sémantique de la science vers des halos symboliques qui ont trait à la religion. En d’autres termes, faire en sorte qu’un certain discours scientifique, porté par Pfizer, soit cru comme on croit en Dieu.
Ainsi, le vaccin deviendra, dans l’imaginaire public, un miracle contre le Covid-19. Dans ce cadre volontairement religieux, les croyants n’avaient pas le droit de remettre en cause le dogme. Ceux qui le faisaient étaient qualifiés d’anti-vax et ostracisés, comme les hérétiques lors de l’Inquisition catholique.
L’inspiration chinoise
Autre aspect intéressant du discours de Baldan : sa vision de la Chine comme source inspiration des élites occidentales. Baldan connaît bien la Chine, puisque sa femme est originaire de ce pays. Il analyse froidement les liens qui existent entre la Fondation Gates, le World Economic Forum et le développement des politiques de contrôle des populations conduites par Pékin. Selon lui, la Chine étant assez efficace pour mettre en œuvre ses réformes, des essais y sont d’abord entrepris avant d’être poussés en Occident. La Chine serait ainsi un vaste terrain d’expérimentation pour les élites occidentales.
Lubie complotiste? Pas vraiment. En 2011, la presse chinois révèle par exemple que la Fondation Gates est l’un des initiateurs de l’alliance chinoise Social Media for Social Good, qui a permis la mise en œuvre du crédit social chinois, en place dans plusieurs villes (mais pas dans tout le pays).
Autre fait méconnu: Le World Economic Forum dispose de ce qu’il appelle des “Nouvelles communautés de champions”. La plus célèbre est les Young Global Leaders, mais il y a aussi les Global Growth Companies, les Young Scientists, les Social Entrepreneurs, ou encore les Global Shapers. Ces “communautés de champions” ont leur cérémonie annuelle. L’événement ne s’appelle plus le Davos Meeting, mais le Summer Davos. Il est organisé à Dalian et Tianjin, en Chine, et témoigne de la fascination de cette élite pour le régime de Pékin.
Un fantasme
Aujourd’hui, souligne Baldan, les mêmes objectifs de centralisation des données et de contrôle des populations sont développés en Europe par les instances de l’Union européenne via la numérisation de tous les domaines de la société : e-ID, monnaie numérique, dossier électronique du patient, etc.
Mais ce monde est, in fine, un fantasme. Les systèmes comme le crédit social sont frustratoires. Ils poussent les gens à la révolte et à une défiance vis-à-vis des pouvoirs. Ainsi se développe aussi, en parallèle, une prise de conscience de la nécessité de s’émanciper des tutelles en tous genres et de reprendre en main son destin. De ces prises de conscience naissent les révolutions intérieures et extérieures, mais aussi et surtout des initiatives locales visant à bâtir un autre monde. Et ceci est réjouissant.
Pour reprendre la phrase de F.Baldan "De ces prises de conscience naissent les révolutions intérieures et extérieures, mais aussi et surtout des initiatives locales visant à bâtir un autre monde. Et ceci est réjouissant." : j'observe la dynamique de ces initiatives, elles sont, pour moi, décevantes. J'essaie depuis des années de développer un projet à caractère social, beaucoup de promesse, peu d'action. Créer une sorte de contre-pouvoir géré par une partie significative de la population demande d'intégrer les outils d'I.A comme vecteur de cohésion. Une initiative commune doit conduire à une force d'injonction supérieure à celle des représentants en place, disposer d'une puissance financière. Ce processus est inéluctable mais sans date. Lancer une grande opération de contribution au développement d'une IA Euro. Faire de l'UE le leader pour une bonne tranche du gâteaux. Un gâteau gigantesque qu'il convient de répartir équitablement. Et c'est théoriquement possible...manquent les initiatives...